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J'aurais voulu être une raconteuz'

5 avril 2013

La coloc' ou comment apprendre à vivre seule en étant 4 sous le même toit...

Je ne t'en ai encore jamais parlé mais comme beaucoup de gens ici je vis en coloc', et pas n'importe quelle coloc'.
Je vis avec 3 mecs. Des vieux.
Bah oui hein, à plus de 40 piges pour moi t'es un vieux, parce que moi bah j'ai pas 30 ans. 'fin pas encore.
Bref je vis en coloc avec 3 mecs.
Me faire accepter n'a pas été chose aisée vu qu'à la base ils cherchaient un mec, un vieux comme eux, avec surtout pas d'animaux.
Bon bah finalement ils m'ont pris moi, jeune femme de pas 30 ans avec mon Dinou fils. Dinou fils c'est mon chat.

J'aimerai pouvoir te raconter ma vie à la coloc mais par respect pour eux je ne te raconterai pas.

Quoooa la raconteuz qui raconte pas???!

Bah non je peux pas raconter. Pas tout du moins.

Coloc n°1 c'est le chef de la coloc. C'est celui qui gère. Qui fait le ménage. Qui s'occupe des éviers quand ils sont bouchés. Qui descend les poubelles. Qui construit des abreuvoirs à colibris. Qui arrose les plantes.
C'est aussi celui qui me laisse des surprises dans mon frigo en forme de douzaine d'huitres, de saumon fumé, de plats traditionnels créoles, de foie gras, de Chardonnay. Il fait tout ça quand je suis au travail et la nuit c'est lui qui travaille, donc on ne se voit jamais.

Coloc n°2 c'est le frère de coloc n°1. C'est celui qui fait pas de bruit et qui n'aime pas les gens qui en font. Il travaille beaucoup et quand il travaille pas il dort. Sachant qu'il dort quand je suis au travail et qu'il travaille quand moi je dors, coloc n°2 je le vois jamais non plus.

Coloc n°3 c'est celui qui oublie tout. Qui oublie d'éteindre les robinets, qui oublie de ranger ses affaires. Une fois il a même oublié ses clefs dans son frigo. Heureusement il est gentil. Mais je le vois pas beaucoup. 

Ils sont tous les 3 gentils d'ailleurs. Ils m'ont jamais posé de questions, du coup je crois qu'ils ne savent pas trop qui je suis.

Pour eux, Coloc n°4 c'est "la miss et son chat". Celle qui ne fait pas de bruit. Celle qui ne parle pas, sauf à son chat. Celle qui part tôt et qui rentre tard. Celle qu'on-ne-sait-pas-trop-ce-qu-elle-fout-de-ses-journées-et-qu-on-ne-voit-jamais.

Ca fait 5 mois qu'on vit tous sous le même toit et on ne se connait pas.

Demain "la miss et son chat" quittent la coloc' mais je ne suis pas sûre qu'ils s'en apperçoivent.

Euh, bah... Salut les gars c'était sympa! Merci pour tout j'ai adoré!

Et sans aucune ironie je peux dire que j'ai eu des colocs en or. Parce que grâce à eux j'ai appris à vivre seule.
Et à "pas 30 ans" il était sacrément temps que j'apprenne.

Dinou Fils et moi même n'ayant pas les moyens de réellement vivre seuls on s'installe dans une autre coloc'.
Parce qu'on a pesé le pour et le contre et on s'est rendu compte que la case elle est bien, ça c'est sûr.
245m², 4 terrasses, belle vue, belle lumière, place de parking. On peut recevoir des copains. Pleins même. 
Les colocs sont gentils et ne font pas de bruit.
Mais on s'est rendu compte aussi qu'on n'y était jamais à la case.
Et payer 1000 balles de loyer pour être dehors c'est pas que ça commencait à nous saouler, mais un peu si quand même. Ouais en fait ça nous saoulait grave.
Autant aller dans une 'tite case avec 1 terrasse/belle vue/belle lumière/place de parking aussi/ pour moins cher. Bah oui hein.

On ne connaît pas encore "Futur Coloc et sa chatte" mais on espère qu'ils feront pas trop de bruit et qu'ils seront gentils.
D'toutes façons nous, on est toujours dehors.  

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31 mars 2013

Mam' on ze rock

Quand tu vis ici et que tu n'as pas la chance de pouvoir partir régulièrement (je sais pas toi mais moi, après 3 mois sur le caillou j'ai toujours une envie folle de me tirer loin loin loin...d'ailleurs ça fait déjà 2 mois que je suis partie en Afrique... suspense) il y a un remède à la monotonie (ok on vit au paradis mais la terre regorge de mille paradis) c'est de recevoir des amis ou de la famille.

Pour toi qui me "follow on Facebook" (vivre ici c'est aussi mélanger le français et l'english dans une même phrase sans que personne ne se foute de ta gueule de totally bilingual... perso j'ai jamais compris les gens qui faisaient ça...)
Anyway, tu sais que ma 'tite mère est venue passer quelques jours sur le caillou.

Et avoir ma 'tite mère sur le caillou c'était juste trop beau!
 
Ça va faire 5 ans qu'elle s'imaginait mon quotidien au travers de mes blablas, de mes photos.
5 ans qu'elle entendait parler de la Tourmente, de Camaruche, de Shell Beach...
De mes Noëls entre amis, de mes 31 Décembre sur le sable, du Carnaval, de mes anniversaires loin d'elle.
5 ans qu'elle entendait des prénoms, qu'elle voyait des têtes qui passaient devant la webcam, qui faisaient des "coucou!!".
5 hivers dans la grisaille, loin de la prunelle d'un de ses yeux (l'autre prunelle de son deuxième oeil étant mon frangin resté au pays).

Et forcément avoir ma 'tite mère sur le caillou m'a fait redécouvrir l'île au travers de ses yeux, ses yeux qui n'ont jamais autant brillé.
J'ai eu envie qu'elle voit tout de ma vie, qu'elle comprenne surtout pourquoi j'avais décidé de partir si loin et pourquoi chaque années je lui répète que ma vie n'est plus en métropole, du moins pas pour l'instant.

J'aurais pu faire style que ma vie n'était que nature, détente, plage et sable fin... mais en ce moment ma vie c'est plutôt du grand n'importe quoi.
Enfin quand je dis du "grand n'importe quoi" ne va pas t'imaginer des horreurs.
N'oublie pas que je vis au pays des bisounours moi. Donc quand je dis du "grand n'importe quoi" je dis juste que je cours dans tous les sens, je n'ai pas une minute à moi, je suis toujours dehors, j'ai perdu toute notion de ménage et d'alimentation équilibrée, je passe plus de temps à danser qu'à dormir et forcément je ne peux passer devant le Select sans m'arrêter pour un 'ti canon.
Je crois que je suis en train de faire une 2ème crise d'ado, (mouais... la crise de la trentaine plutôt, mais je t'en parlerai peut être plus tard...).
Donc quand ma 'tite mère est venue bah je l'ai embarqué dans mon quotidien.

Ca commence avec une marche à Grand Fond (non parce que faire la fête c'est bien beau mais faudrait pas non plus devenir une grosse patate) puis le 'ti dej en terrasse, la douche et zou au turbin.
Bon là, elle, elle allait à la plage, ou elle se reposait à la case.
Une fois sortie du travail on allait au mythique Sunset à Shell avec les potos (et l'apéro) pour continuer au Select, parce que l'apéro toujours.
Et c'est là où j'ai dû dire Stop!
Non parce qu'après 2 planteurs bah ma 'tite mère voulait grimper sur Moby et aller au Yacht!
J'avoue que m'entendre dire "Non Mam' tu sortiras pas en boite ce soir" m'a fait complètement halluciner.
C'est elle qui me répétait ça quand j'avais 15ans.
Sauf que moi j'arrivais toujours à trouver un copain (un vieux de 18ans qui avait son permis) pour m'amener, quand ce n'était pas elle qui cédait et qui se tapait les 30kms sur route de campagne en pleine nuit.
C'est vrai que j'aurais pu l'amener au Yacht mais il était à peine 21heures à la fin de son 2ème planteur...
(Mam' je sais que tu me lis... ne t'inquiète pas on s'est tous fait avoir par le planteur... on a toujours tendance à oublier que c'est trompeur...)

On a continué le séjour avec les piscines naturelles, le lagon, le phare, la virée en ville, les tours de l'île la musique à fond et les fenêtres grandes ouvertes... et les copains toujours.
Les copains qui étaient fiers de montrer à ma 'tite mère que je suis bien entourée, qu'on s'aime comme la famille et qu'on ne se quitte jamais.
Et je pense qu'au delà la beauté de l'île c'est ce dont ma mère avait besoin de savoir. Que je ne suis pas seule. Qu'il ne peut rien m'arriver, qu'on s'occupe de moi, qu'on m'aime.
Parce que j'imagine que ça doit être angoissant de voir sa fille partir, partir seule cette fois ci.
Elle a vite vu qu'ici je ne craignais rien.
Elle a quand même été assez flippée de me voir me préparer le matin:
"Ma chérie tu vas où habillée comme ça???
_ Bah je vais au taf' mam', c'est mes robes de boulot, c'est mon uniforme quoi!
_ Mais t'es au courant qu'on voit tes fesses?
_ Bah oui!
_ Ha d'accord, bon bah bonne journée..."

L'avoir avec moi ici m'a aussi montré à quel point j'avais besoin d'elle. C'était doux de faire croire que j'avais toujours 5 ans.
J'ai eu droit à ses gros bisous du matin avant qu'elle me fasse mes tartines grillées au beurre salé pendant que je me frottais le nez avec mon doudou, sa ratatouille (la meilleure du monde entier, même avec des légumes qui n'ont pas de goûts). J'ai eu droit à la soirée crêpes (les meilleures du monde entier of course). J'ai eu le dernier bisou du soir, tous les soirs. Et le "bonne nuit ma chérie à demain".
C'était doux de dire à demain...

Jusqu'au jour où le "demain" est devenu le jour du départ.
Sauf que d'habitude c'est moi qui pars.
Et j'aime pas.
J'aime pas lui dire au revoir et la laisser sur le quai.
J'aime pas qu'elle rentre seule et qu'elle retrouve la maison vide avec les souvenirs du bordel que j'ai mis dedans.
Alors je lui laisse toujours un 'ti mot caché quelque part... un dernier 'ti bout de moi.

Là c'est moi qui suis restée sur le quai, moi qui suis rentrée dans la maison vide avec son odeur partout...
Et c'est moi qui ai trouvé un dernier 'ti bout d'elle caché sous mon oreiller...

Heureusement les copains sont là.

A bientôt Mam'...

 
 

 

26 mars 2013

Allo? Non mais allo?!

Allo? Non mais allo on est en 2013 et t'as pas Facebook? Non mais allo tu me reçois?
C'est comme si je te disais on est en 2013 et t'as pas la télé!

Et pour toi qui n'as ni la télé, ni Facebook, tu ne pourras décemment pas comprendre la référence au "Allo t'es une fille et t'as pas de shampoing" de Nabila.
Perso j'ai la télé, télé qui reste allumée 24/24 parce que mes colocs m'ont dit qu'il ne fallait surtout pas l'éteindre parce que sinon elle se rallumait pas*

*Réflexion intérieure: Comment se fait il qu'elle soit donc toujours allumée? Parce que pour se rendre compte qu'elle ne se rallumait pas il a bien fallut l'éteindre un jour non?
Bref, la télé est toujours allumée mais personne ne la regarde. C'est assez étrange.*

Par contre j'ai Facebook et c'est comme ça que j'ai découvert Nabila et son "allo"*

*"Allo" qu'elle mime avec son index dans l'oreille et l'auriculaire à la bouche... Je pense que le "allo" se mime avec le pouce et l'auriculaire mais ne lui en demandons pas trop à cette jeune femme qui pense que si t'es une fille t'as forcément des cheveux...*

Là où je voulais en venir c'est à Facebook. Ma page Facebook plutôt.

Comme en ce moment je n'ai pas trop le temps d'écrire sur le blog, parce que je suis en train de vivre les aventures que je vais pouvoir te raconter plus tard justement, j'ai créée (3 "e" ça fait pas un peu trop?) la page Facebook de J'aurais voulu être une raconteuz où je poste régulièrement du blabla rapide.
Une façon de te faire partager en live mes z'aventures.

Je t'invite donc à "cliquer" à "j'aimer" et même à "partager".

Promis je te raconte vite!

Et merci d'être toujours là...

LoVe!

6 mars 2013

C'est pas de ma faute, c'est les planètes...

Pour toi qui n'a pas lu ça, (ce que je t'invite à faire) je tiens à te préciser que ce qui va suivre va peut être te paraître étrange.
Et dis toi que tout ce qui est étrange pour la plupart des gens normaux est forcément hyper normal pour moi!
J'y peux rien, j'suis comme ça, j'suis scorpion!
Voilà comme ça c'est dit. Oui je suis scorpion.

Et comme je suis scorpion, je suis attirée par tout ce qui touche aux sciences occultes, c'est mon petit côté mystique.
Je suis aussi, toujours à cause de mon signe astrologique, une déterminée, une entière et une désirable.
En d'autres termes: une chieuse complètement barrée et assez libérée!
Mais là n'est pas le sujet...

Ce que je voulais te raconter, c'est mon expérience avec Patricia Aubert, une astrologue hyper calée dans son domaine.

Si j'ai fait appel à elle, c'est parce qu'il y a quelques temps j'ai senti que mes planètes étaient en train de foutre un peu trop le bordel dans ma vie et j'ai voulu comprendre à quoi elles jouaient là haut.
Je tiens à te préciser de suite, qu'il ne s'agit pas de voyance. 
Patricia ne s'amuse pas à te lire ton avenir dans une boule de cristal, encore moins dans les cartes ni le marc de café.
Tout ce qu'elle fait c'est étudier la place des planètes selon ton lieu, ton heure et ton année de naissance.
Chaque planète à une certaine signification et représente une base de donnée dans ce qu'on appelle en astrologie le "continuum de conscience".
C'est à dire qu'on a chacun un bagage (selon la carte du ciel à notre naissance) et qu'on va se servir ou pas de ce qu'on a dans ces valoches (les valoches étant ce que symbolise chaque planète).
Dans ton thème astral sont inscrits des moments importants de ta vie, que ce soit de l'ordre de l'intime, du professionnel, ou encore des rencontres et des lieux de vie.
Mais Patricia te précise bien qu'on a tous notre libre arbitre et que tout n'est pas "inscrit" ni même "fixé", encore une fois il ne s'agit pas de voyance.
Tu me suis?

Avec toutes ces informations elle te fait ton thème astral.
En gros elle arrive à rentrer dans ta tête!

Elle m'a complètement fait halluciner tellement elle est tombée juste sur toute la ligne.
Et ça, même si j'avais été Bélier (les Béliers sont beaucoup plus cartésiens que les Scorpions c'est bien connu) je pense que je n'aurais pu rester de marbre face à sa force d'analyse.

Je ne vais pas te raconter mon thème en détail, parce que je ne voudrais pas que tu puisses te retrouver dans ma tête.*

*J'ai pas envie de te faire peur surtout!

Mais ce que je peux te dire c'est que dans mon thème c'est un peu le bordel et qu'il est tout basé dans le MOI.
J'suis sûre que ça t'étonne guère en plus...
En gros je suis sur terre pour me chercher.

Je ne fais pas partie de ces petits chanceux qui, les fesses à peine posées sur le ventre de leur mère savent déjà qui ils sont et où ils vont.
Moi, je fais partie de ceux qui vont passer une bonne partie de leur vie à se chercher.
Et ça me va dans l'idée!
Non parce que du coup j'ai la chance de pouvoir aller chercher un peu partout.
J'aurais pu me trouver de suite et me construire dans un quotidien lambda et kiffer ma mémé...mais c'est raté.

Et ce n'est décemment pas de ma faute si Pluton se trouve sur mon ascendant, si j'ai Saturne en Natal et si Mars et Venus sont en carré à Neptune dans mon thème!
C'est pas de ma faute les gars si je suis comme ça, c'est les planètes!

Avec du recul je me dis que si j'avais su ça plus tôt bah ça m'aurait aidé.
Non parce qu'imagine toi dans ma tronche 5 minutes... je suis sûre que même 5 minutes tu tiens pas!
C'est pas vivable là haut j'te jure... on est au moins 15 et le but c'est de n'être plus qu'1 à la fin!

Mais comme je suis Scorpion, je sais que je vais finir par me trouver...
Oublie pas que je suis déterminée comme nana.

Si par hasard ça t'interesse de faire un voyage dans tes planètes, sache que Patricia sera sur le caillou du 18 Mars au 10 Avril.
Tu peux aller jeter un coup d'oeil sur son site www.patricia-aubert.com ou prendre contact avec elle par mail: patricia.aubert@hotmail.fr

Elle se fera un plaisir de rentrer dans ta tête!

 

 

 

 

26 février 2013

South Africa trip #part4#end#

Alors d'accord j'ai des poux.

Je suis sur un bateau, en Afrique du Sud, et j'ai des poux bordel!!! 
Et vu ce qui grouille sur ma tête je me les trimballe depuis St Barth c'est sûr.
Alors à tout ceux qui pensent que St Barth est l'île bling bling blindés de riches et célèbres, sachez qu'il y a aussi du riches et célèbres pouilleux!
Je ne comprends pas comment j'ai pu les chopper, vu qu'ils aiment les cheveux propres et que les miens ne le sont que rarement. Mais c'est pas l'heure de chercher le coupable de ma contamination. Là il est question de réagir et vite.
Moi qui avais tout fait jusque là pour ne pas me faire remarquer (l'oeil bovin, le sourire niais, le hochement de tête face aux marins parlant mécanique, sans oublier ma lutte interne face à mon mal de mer) je deviens la nana qui a semé ses poux à bord...
On commence le tchek des têtes et... suspense... des petites bêtes se baladent sur la tête du Captain'.
Oups!
Je te précise que le Captain est équipé de belles (et propres...t'avais qu'à pas les laver!) dreads ou pas?
Je pouvais pas faire pire.
Enfin si je pouvais.
Je pouvais éventuellement être frappée par une pulsion démoniaque en pleine nuit et lui couper ses dreads...
Au final les poux c'est pas mal. C'est mieux même...
Ne nous reste plus qu'à tenter les vieux remèdes de mémé: le vinaigre (blanc, rouge... on a même essayé le balsamique) l'huile d'olive, la lavande, pour enfin en venir aux produits chimiques.
*A l'heure où je vous parle nous avons réussi à tous les exterminer. Enfin je crois.*

Nous voilà donc à Durban.
Métropole de 3,5 millions d'habitants située au bord de l'Océan Indien, Durban est le plus grand port d'importation et d'exportation d'Afrique du Sud. Peuplée de 68,5% de Noirs, 20% d'Indiens, 9% de Blancs et 2,5% d'Asiatiques; Durban souffre d'une très forte criminalité qui a explosée dans les années 90 mais reste une station balnéaire et touristique qui s'étend sur 500 kms de côtes. Enfin c'est pas moi qui l'a dit c'est wiki.
Parce que je vais pas te mentir, j'ai pas trop quitté la marina.
La marina fermée par des grillages et encerclée de flics. Euh c'est que ça craint vraiment par ici ou pas très trop les gars?
J'ai bien essayé d'aller faire un tour en ville mais venant de St Barth je n'avais que des tenues non adaptées à la situation. Le Captain' m'avait pourtant prévenu mais j'ai pas voulu écouter. Pas qu'un peu têtue la Bretonne!
Alors autant dans le mini bus avec Salmen je n'avais pas voulu montrer une cheville, autant je me suis tentée la balade en solo dans Durban en "raz la 'tach". Normal!
Et une fois de plus je me suis rendue compte qu'on ne peut se trimballer à poil qu'à St Barth...
*Maman ne t'inquiète pas, je suis retournée au bateau hyper vite*

Le lendemain de notre arrivée j'accompagne l'équipage au shipshandler (le Jardiland des bateaux... autant te dire que je me suis vachement sentie à ma place...j'ai désespéremment chercher du desherbant pour venir à bout de mes nouveaux amis capillaires mais j'ai pas trouvé)et en sortant de la marina, sur qui on tombe?
Nos potos Belges!
J'ai hyper peur qu'ils se grattent un peu trop la tête mais non. Pas de gratouille pour eux. Devaient avoir les cheveux trop crades eux. Ou trop propres justement.
Ils ont eu une petite panne et ont dû faire escale à Durban. Comme quoi la mer est pleine d'imprévus et de jolies surprises.
On en a profité pour trinquer encore un peu et refaire le monde encore une soirée ou deux.

J'ai donc passé 4 jours à Durban. A ne rien faire. J'ai retrouvé ma place sur le ponton, le soleil, un bon bouquin et le clipotis des vagues sur la coque...
J'aurais pu, je te l'accorde, profiter de mon séjour en Afrique du Sud pour aller me faire un safari dans le bush mais une fois mon p'tit cochon explosé je me suis rendu compte que le malheureux n'avait dans ses tripes que l'équivalent de mon billet d'avion...

L'heure du départ approche... il est tant de rassembler mes affaires (et mes poux au passage) de refaire mon sac, de lever ma dernière bière à bord, de remercier tout le monde et de profiter d'une dernière nuit à être délicatement bercée.
Et forcément je pleure. Parce que j'ai toujours eu une sainte horreur des au revoir. Parce que le problème avec moi c'est que je m'attache vite aux gens, aux lieux...
Il va me manquer ce bateau, je le sais.
Mais on m'attend sur mon caillou, ma place est encore là bas... avec la "famille", Dinou, mon travail.

Je pars avec de jolis souvenirs (et mes poux) pleins la tête, je pars avec des bouts d'Afrique, avec ses couleurs, ses odeurs.
Cette nouvelle aventure m'a montré, une fois de plus, que tout ce que l'on décide est réalisable.
C'en est d'une facilité déconcertante même.

Roger gère le voyage retour.
Durban, Johannesburg, New York (sous la neige), St Martin et enfin St Barth. Moi je gère un peu moins.
Je suis comme en transit. Encore un peu là bas, pas encore ici. Chamboulée, retournée, charmée, vidée.

Quoi de mieux pour se remettre dans le bain?
Le Carnaval!!!
Et j'ai eu le plus beau cadeau.
Les copains qui m'attendaient avec mon costume.
Et devine quel thème ils ont choisi?

 

photo carnaval

Mes zulu préférés du monde entier...

Je suis ici et toujours un peu là bas.
J'ai été monté en kit c'est pas possible! Mes parents devaient être les précurseurs d'Ike@.

Oui bon je me cherche, c'est tout.
Genre la nana elle sait pas où elle doit être.
Et si j'acceptais d'être partout à la fois.
L'ubiquité c'est ça?

 

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18 février 2013

South Africa Trip #part3#

Alors alors???
La suiiiiiiiiiiiiite!

Après cette fameuse dernière soirée avec nos nouveaux amis Belges, je m'affale dans ma cabine, ne sachant pas trop si c'est le bateau qui bouge autant ou moi qui bouge toute seule.
Le réveil doit sonner dans 1heure seulement...
"_Ha sa grand mère, ça va être chaud les marrons là mon Captain...dans une heure je serai pas mieux... pas pire j'espère...
 _Toi moussaillon tu dors, tu t'occupes de rien, on s'occupe de tout.
 _Ha mais non les gars! Moi j'veux voir comment on prend la mer. J'veux larguer les amarres, j'veux voir le quai s'éloigner, j'veux hisser la grand voile et voir la terre devenir qu'un tout petit point à l'horizon. J'veux chanter du Hugues Auffray et siffler dans mon harmonica. J'veux naviguer moi aussi bordel! J'veux... j've... j'v...j'...zzzzzzzzzz....
 _Bonne nuit moussaillon..."

Je m'endors en ordonnant à mon organisme de se/me réveiller dans une heure.
Et ça marche!
Un léger bruit me réveille, une légère secousse m'annonce qu'on est en train de prendre le large!!!
J'ouvre les yeux et là.. oula comment ça bouge! J'étais quand même pas si déchirée que ça hier non? Pas le temps de me refaire le film de la soirée. Hiiiiiiiii!!!! J'vais naviguer!!!
Attendez moi les gars, j'enfile mon ciré, mes bottes et je vais lever l'ancre!!!
Je saute du lit, je vais pour courir jusqu'au pont mais mon sens de l'équilibre me joue des tours... je me cogne de partout!
Mais bordel j'ai bu quoi hier???! 
Je saute sur le pont et là...

Y'a pas un seul petit point de terre! On est en pleine mer.
Euh... bah! Captain c'est quoi ce délire? L'est quelle heure???!

Il est presque 10h du mat', soit 5 heures qu'on navigue.
Et moi j'ai rien senti. Je dormais peinard alors que le bateau tanguait sévère. Dois-je en conclure que je n'ai plus le mal de mer?

C'est là où le Captain me conseille d'aller manger si je ne veux pas être malade. Et vu ce que j'ai picolé la veille j'ai plutôt intérêt à éponger.

Je t'avouerai que prendre son p'tit dej en pleine mer c'est pas easy easy.
Je manque m'ouvrir le crâne dans le frigo, je me cogne les genoux, je coince mon pied dans un bas de porte...  
Je misère à porter ma tasse de thé à ma bouche sans me la renverser sur les genoux, sans oublier mes tartines qui se baladent sur la table.
Haaaa mais dis hoooo ça va bouger comme ça pendant encore longtemps??!

Le p'tit déj avalé je peux rejoindre l'équipage sur le pont.
J'me la pète un peu j'avoue. Genre j'suis trop fière de pas avoir le mal de mer. Faut dire que j'appréhendais un peu de passer la traversée à vomir tripes et boyaux. Mais en fait je gèèèère grave!

Alors alors... comment c'est le paysage? C'est vrai j'ai même pas regardé la mer.
Alors la mer est... ha bah merde c'est le ciel là.
Donc le ciel... de quel couleur est le ciel?
Ha bordel mais là c'est la mer! 
Ciel... mer...ciel...mer...
Mon oreille interne ne comprend plus rien et lance l'alerte à mon estomac.
Mayday Mayday Mayday!!!
J'ai la gerbe et j'ai mal aux cheveux. J'ai même la tête qui me gratte sévère!

Je tente de penser à autre chose (le mal de mer c'est psychologique hein dis?) et du coup je réalise que ça fait quand même plusieurs jours que j'ai la tête qui me gratte. Je crois bien que ça me grattait déjà avant d'arriver en Afrique du Sud même.
Je commence à psychoter et j'hurle au Captain, occuper à barrer, que j'ai des poux!
C'est ça le problème avec moi. Je suis un brin excessive.

"Arrête tes balivernes moussaillon. T'as pas de poux! Ton esprit divague sous la force de la mer. Elle est comme ça la mer. Elle peut rendre fou. Ne te laisse pas attraper moussaillon.
_ Mais sérieux ça me gratte grave Captain! J'te dis que j'ai des poux!! C'est horrible! C'est la fin du monde!! Mes cheveux!!! Haaaa!! Mes si beaux cheveuuuuux!!!!
_ J'te dis que t'as pas de poux moussaillon!!! Suffit! Retourne te coucher!"

J'obéis au Captain et retourne dans ma cabine. La psychose des poux me lâche mais le mal de mer lui, revient...

Je vais passer 10h seule dans ma cabine. Torturée par le rhum de la veille qui ne demande qu'à sortir et des visions dantesques de radeaux garnis de poux qui se trimballent dans les vagues de mes cheveux...
Le Captain passe me voir toutes les heures. Me force à boire, à manger, tente de me faire garder la raison. Je lutte contre moi même et finis par m'endormir.
Jusqu'au réveil brutal!
Je suis trimbalée dans tous les sens. Mes sacs valsent dans ma cabine. Je vois les tabourets qui passent de bâbord à tribord. La vaisselle tombe. Les livres s'échappent des étagères. Tout fout l'camp! J'entends un bordel apocalyptique sur le pont.
Plus de poux ni de mal de mer qui tiennent, je sens qu'on est en train d'essuyer une belle tempête et je veux pas mourir noyée dans ma cabine! Je dois sortir de là et vite! Je me hisse en dehors du lit, m'accroche à tout ce que je peux. J'arrive difficilement à rejoindre le pont.

"Captaiiiiiiin j'veux pas qu'on coule! J'veux pas mourir noyée!!! Captain!! Parle moi! Il se passe quoi Captain!!! Paaarle bon dieu! J'ai peuuuuur (Soïzik dans toute sa splendeur)
_ Pas de panique moussaillon. C'est le vent qui se lève et la mer qui n'en fait qu'à sa tête. C'est assez impressionnant je te l'accorde mais tout va bien. Reste à l'intérieur. Allonge toi et tâche de ne pas tomber."

Ok là ça craint! Il a beau dire de pas paniquer je le sens bien que ça craint! C'est pas normal là! Y'a 2 minutes il faisait hyper soleil et d'un coup il fait tout noir. J'veux retourner à terre!! On arrête les conneries là mon Captain!
Salman! Salmaaaaan viens me chercher avec ton super mini-bus! J'veux plus être là!*

*Jsuis en plein délire psychotique, j'ai des visions d'horreur, je m'arrache les cheveux. En plus je suis sûre que j'ai des poux mais tout le monde s'en fout!*

Au bout d'une petite heure de grosse trimballe le vent finit par se calmer, la mer par s'appaiser. Moi avec. Je me rendors et m'enfonce dans un cauchemar... Les poux... je vois des poux partout... ils rentrent dans ma bouche, dans mes oreilles, mon nez!!! C'est atroce.
Un cri me sort des ténèbres.

"Moussaillon Terre!!! On voit la terre moussaillon! Tu peux sortir!"

La terre... la délivrance! On est vivant! Et j'ai même pas gerbé! Hihaaaaaaa!!!

On sort les bières. Parce que voir la terre ça se fête toujours à bord!

Tchin Tchin! Santé les gars! Bravo à toi Captain!
Le moussaillon est pas peu fier de sa traversée. Un peu agitée la mer. Rien comparé à mon agitation mentale je te l'accorde.

Jusque là, j'avais réussi à gérer. Hormis mon imagination débordante, j'avais réussi à contrôler mes boyaux.
La gorgée de bière me fut fatale...

Imagine la scène. On vient de passer 12 heures en mer, on est à 20 minutes de la côte... et je vomis à coeur joie.
Fait chier! 

Le Captain vient m'apporter un verre d'eau. Et je vois l'horreur dans ses yeux...

"Quoi??? J'ai du vomi sur la joue? Qu'est ce qu'y a Captain???! Parle!! Mais quoi bordel???!
_ Sur ton front...
_ Quoi mon front? J'ai du vomi sur le front???
_ Un poux! T'as un poux sur le front moussaillon!
_ Haaaaaaaaaa!!!!"

C'est officiel. C'est le Captain qui l'a dit. C'est la fin du monde.
J'ai des poux...

(à suivre)

 

 

 

13 février 2013

South Africa Trip #part2#

Me voilà donc arrivée à la Marina de Richards Bay.
Une marina, que ce soit en Afrique du sud ou ailleurs reste une marina: un quai, de l'eau, des bateaux, des marins... 
Et surtout des bistrots!
Je pose mon sac et ma carcasse en terrasse, en attendant que le Captain' vienne me chercher.
L'arrivée d'une demoiselle ne passant pas inaperçue, j'ai à peine le temps de poser mon sac et ma carcasse que je me fais offrir une bière.
Welcome j'ai envie d'me dire!
Je fais style de rien, je sors un livre, de la musique, un papier et un crayon... de quoi montrer aux éventuels intéressés que je ne suis pas rien qu'une minette attendant sur un quai, mais une jeune femme hyper occupée et à sa place!
Parce que oui je me sens à ma place! J'suis bretonne moi les gars!
Alors d'accord j'ai pas le pied marin, j'ai limite un peu le mal de mer et j'y connais absolument rien au monde maritime... mais j'suis bretonne quand même moi les gars! Le bigniou, le chant des sirènes, les tempètes... ça me connaît tout ça!
Ouais c'est surtout les bistrots que moi je connais mais bon...

Une bière et 5 clopes plus tard...toujours pas de Captain'
Une deuxième bière et 10 clopes plus tard, j'ai la vessie pleine et une haleine de cendrier de fin de soirée...et enfin le Captain' arrive!
Hihaaaaaaaaa*

*Le hihaaaaaa voulant exprimer ma joie profonde en ce moment si wouaw. Je n'allais pas devoir dormir sur un banc. Ou comment penser qu'on ne peut pas retrouver quelqu'un sans l'aide d'un téléphone portable...*

Une enjambée plus tard me voilà à bord du Darwin Sound: magnifique Ocean 71, voilier de renom, de 22 mètres gréé en ketch...
Dans mon langage ça donne: "Rah sa grand mère le bateau de ouf malade comment il envoie trop du lourd!!!"
Mais je n'ose m'exprimer ainsi ne voulant passer pour la tarte de base. Du coup je souris et fais des "hun hun" en hochant la tête lors de la visite. Oui oui je suis en mode niaise. Mais j'assume. T'façon j'men fous j'ai un joli sourire... de niaise oui!
A la vue de ma cabine je ne peux retenir un "Bordel mais c'est hyper trop beau!!!" (chassez le naturel...)
C'est donc sur ce magnifique bateau que je vais passer 8 jours en tant que VIP guest, et bizarrement je me sens de suite comme à la maison...
A peine le temps d'une 'tite douche que l'heure de l'apéro arrive. Et l'apéro dans les marina c'est sacré.
On s'y raconte ses aventures, ses itinéraires, ses futures destinations... et surtout on y parle mécanique/technique/météorologique.
Je vais pas te mentir hein... moi j'y capte rien à tout ça. Alors je tâche de suivre, mais tout ce qui m'importe à ce moment là c'est de mémoriser l'instant.
C'est une main calleuse qui lève une bière, ce sont des rides sur le front qui parlent d'elles mêmes, c'est une odeur d'embruns, un rire à la table plus loin.
C'est le bruit des pare bat qui tapent sur le quai, des boutes qui tirent sous la force du courant, le vent qui se lève.
Je suis en Afrique du Sud certes mais je suis avant tout dans un monde totalement inconnu.
Un monde où la terre n'est que l'endroit où l'on se raconte sa vie en mer. Raconter je sais faire, d'habitude je suis la première à le faire même, mais cette fois là c'est moi qui écoute. Et ça fait du bien.
Ces bonshommes ont vécu bien plus de choses que moi, ont eu peur plus d'une fois, surtout pour arriver jusqu'ici.
Ce coin de la planète est l'un des pires pour naviguer à ce qu'il paraît. C'est le bordel dans les courants, dans les marées, le vent est imprévisible.
De quoi ne pas me rassurer... parce que dans 3 jours on doit prendre la mer pour rejoindre Durban.
Alors d'accord pour venir de Durban en taxi ça m'a prit 2h avec Salman et ses copains. D'accord ils m'avaient un peu fait flipper mais à la limite si ça partait en cacahuète je pouvais toujours sauter du minibus par la fenêtre...
Mais là, en bateau on en a pour 12h de traversée et pas moyen de sauter en marche en cas de pépin! T'es en mer, t'y restes!

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur, j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer j'ai pas le mal de mer*

Les 3 jours à Richards Bay se passent sous le signe de la détente, des apéros en terrasses, de lecture sur le pont, de musique, de belles rencontres...
Pas d'heure, pas d'écrans, pas d'impératif. Juste le bruit de l'eau sur la coque, la mer qui nous berce et le soleil qui trône.
Les jours passent et je me rends compte que pour une fois je ne fais pas de bruit, je ne passe pas mes journées à faire rire, je ne m'éparpille pas, je ne cherche pas à remplir mes journées.
Je suis.
Calme, apaisée, à ma place. Ici et maintenant.
Ça doit être ça la force de la mer.

Notre dernière soirée en compagnie de nos potos Belges sonnent les au revoir.
Dans la nuit chacun doit reprendre son cap.
Alors on trinque, on s'embrasse.
On trinque, et on se souhaite bonne chance.
On trinque et on se dit à un autre jour sur terre ou ailleurs.
Et on trinque encore un p'tit dernier pour la route.
Il est déjà 3h du matin et on doit lever l'ancre à 5h.
Ok les gars! allez on arrête de trinquer et tout le monde dans sa cabine.
Demain y'a d'la route. Enfin d'la mer. Dis c'est vrai ça Captain' y'a des routes en mer??! Tu f'ras attation hein dis demain Captain', parce que j'veux pas faire le titanic moi demain hein. Dis!!! On va pas couler hein???!
(déchirée je redeviens vite la nana qui fait du bruit et qui comprend rien... damned)

Bizarrement cette nuit là, le bateau a un peu plus bougé que les autres nuits.
Mais j'étais loin d'imaginer ce qui nous attendait le lendemain... 

(à suivre)

 

12 février 2013

South Africa Trip #part1#

Vous l'attendiez, vous en avez rêvé...
Voici le Blabla tant attendu: Mon aventure en Afrique du Sud!

Qu'est ce que ça donne de beau alors 11 jours à l'aventure?

Ça donne déjà 2 jours pour y aller.
Et au lieu de faire comme prévu et quitter le caillou en bateau et bien j'ai eu droit à un départ en fanfare avec mon Roger privé qui m'a carrément laissé les commandes de son p'tit coucou. (c'est pas un peu bizarre ce que je dis là??) 
Ha elle voulait de l'aventure la gamine???
Si je mets de côté ma peur panique en avion ainsi que mon vertige, accompagné de mon imagination débordante (on a dû se crasher en mer 1000 fois pendant les 17 minutes de vol) je peux en conclure que tout s'est bien passé. Roger a quand même halluciné de l'état dans lequel ça m'avait mis, et m'a dit que j'étais sa co-pilote la plus émotive...
J'avoue avoir été à 2 doigts de lui rouler une galoche au premier trou d'air. Hors de question de trépasser sans être enlacée!
Par chance pour lui... et un peu moins pour moi (non parce que faut dire ce qui est, l'est hyper canon le Roger mais bref...) je suis arrivée sur le plancher des vaches la mâchoire crispée, les mains trempées et les jambes tétanisées... mais avec un sourire de gosse et des étoiles plein les yeux.
L'aventure démarrait fort en sensation.

Je t'épargne le trajet St Martin-New York, rien de palpitant.
Sauf que j'ai encore crû mourir 1000fois.
D'ailleurs le jour où je monterai dans avion sans penser au fait que je puisse mourir et bah c'est que je serai déjà morte!
L'arrivée à New York par contre... aïe aïe aïe sa grand mère! Choc thermique de près de 40°c dans ma face, autant te dire que ma tenue n'était pas adéquate. Je me suis calfeutrée dans une chambre d'hôtel bon marché, un peu glauque mais avec le chauffage.
Un 'ti dodo et 15h de vol (tu me crois si je te dis que j'ai parlé à Dieu durant ces 15heures??) plus tard j'arrive à Johannesburg.

Enfin arrivée???!
Ha bah non je redécolle pour Durban!
On est 39h que je voyage... je ne sais plus quel jour on est, quelle heure il est mais le climat me convient beaucoup plus.
Durban Durban tout le monde descend!
Arrivée??!
Non toujours pas...
Petit changement de programme de veille de départ, je dois aller à Richards bay.
Non mais dis ho! J'vais aller jusqu'où comme ça??!

Ha mais je vous ai pas tout dis... non parce que oui là, elle nous dit qu'elle part en Afrique du Sud... non mais elle part faire quoi d'abord?!

Bon bah en fait elle est partie faire du bateau! C'est vrai c'est pas comme si du bateau je pouvais en faire ici tous les dimanches... hum hum...
Et la veille du départ bah le bateau il était pas arrivé où moi on m'avait dit d'aller...
Petite ville portuaire à 150 kms de Durban, sur la côte est.
Pour m'y rendre j'opte pour le taxi.
Je t'avais dis que j'étais taxiphobe non? Non.
Bon bah si voilà c'est dit! J'ai peur des taxis! Je prends jamais le taxi! JAMAIS!
Je sais c'est nul, mais j'ai toujours peur de me faire enlever et découper dans un bois... alors imagine mon état à l'annonce des 150kms de taxi en Afrique du Sud!
Le pays où c'est hyper dangereux, où le taux de criminalité est l'un des plus élevés au monde...
J'ai mon St Christophe dans la poche de mon jean's (même sous cette chaleur je ne montrerai pas une cheville), j'ai gardé mon pull, et de toute façon vu ma gueule après ce long trajet, j'suis moche alors pas trop de craintes à avoir...
Auto-persuasion quand tu me tiens... comme si le taxi-man, pensant à me découper et à me jeter dans un bois s'arrêterait dans ses idées macabres sous prétexte que je sois moche et que je pue... non mais tu t'écoutes ma pauv' fille??!)

Par chance, la gentille dame de l'office du tourisme me met en relation avec son taxi-man préféré du monde entier et me certifie que s'il m'arrive quoi que ce soit elle en sera la seule responsable. Je n'ose lui dire que découpée dans un bois... ça me fera une belle jambe de savoir qu'elle soit responsable d'annoncer ça à ma mère! Ma pauvre mère... qui ne sait même pas où diable je suis partie courir... Je lui ai bien dis Durban, mais en ce qui concerne le changement de plan j'ai préféré le garder pour moi.
Voici donc venu le Taxi-Man. Et son minibus. Et un copain. Et puis un autre copain.
Ayè c'est bon, c'est mort, ils vont me violer et me découper et balancer mes restes aux crocodiles!!!*

*Je me déteste quand je suis comme ça, mais j'y peux rien... j'ai une imagination débordante...*

Salmen? Selman? Selmen? (J'suis sûre que lui non plus serait pas fichu d'écrire Soïzik) donc mon gentil taxi-man du doux nom de Salman, me fait un cours détaillée sur la Culture Zulu pour les Nuls. Le problème majeur étant que je n'avais pas sur moi la méthode "L'accent Sud Africain pour les Nuls" du coup j'ai pas très bien suivi.
En gros, y'avait le clan de la côte et le clan des terres qui se battaient, au milieu une rivière avec des crocodiles et le Roi des Zulus c'était le plus fort.*

*Et si tu veux plus d'infos va faire un tour sur wikipedia, c'est d'ailleurs ce que je vais faire de ce clic*

Par contre je peux te raconter les paysages, pas besoin de langage pour les yeux...
L'autoroute se trouve entre l'Ocean Indien à ma droite et la vallée luxuriante à ma gauche. Au loin je vois des champs de canne à sucre qui surplombe la vallée. Au milieu des vallées, je vois des petites cahutes en terre, ocre, villages abandonnés? Je ne sais pas. Nous passons au dessus d'une rivière où d'après Salman les crocodiles aiment à y bouffer les petites filles...
Arrête tes conneries Salman tu me fous la trouille là!!!
Le ciel est haut, assez couvert, l'air est sec.
Comme sortis de nul part, des gens marchent le long de l'autoroute, avec des sacs, des fruits, des cartons...
Dès que l'Ocean sort de mon champ de vision Salman me rassure et me montre la côte au loin.
Il me dit que oui ici c'est dangereux, qu'il ne faut pas prendre n'importe quel taxi, qu'il y a des meurtres.
Lui, il met un point d'honneur à montrer la richesse de son pays par son accueil et son sourire aux dents impeccables. Il veut que je me sente en sécurité, dit que ma mère n'a pas à s'inquiéter, qu'il va me déposer à bon port.

Le port justement nous y voilà...
Je n'ai jamais été aussi prêt du but que maintenant.
Sauf que Salman ne connaît pas Richards Bay et qu'on se retrouve à moitié embourbé dans des chemins qui longent le port de commerce...
Euh j'veux pas dire Salman mais ça m'a pas l'air d'être par là la Marina...
"Tiens dis c'est comme si on t'enlevait dans les bois... mais on le fera pas hein..." me dit-il avec son grand sourire. Ses 2 copains se marrent. Moi pas du tout!
Vas y mais t'es trop con de me dire ça toi!!! Tu m'avais dis que maman elle avait pas à s'inquiéter!! Pourquoi tu me sors des blagues pareilles??!
Ok là je panique!
Non parce que c'est vrai... j'suis seule dans un mini-bus avec 3 mecs, sans aucune autre arme de défense que ma pince à épiler et mon f*ucking téléphone portable acheté EXPRES avant de partir, ne capte PAS en Afrique du Sud! (Or@nge C@r@ibes je te déteste!)
Je dégaine ma seule carte de m'en sortir, le verbal!
"Dis Salman tu me prêtes ton téléphone? Je vais demander au Captain du bateau où c'est-y qu'elle est sa Marina, ça te fera économiser de l'essence si on trouve plus vite..."*

*j'ai pas peur j'ai pas peur j'ai pas peur...*

Il me tend ma chance de survie!!!
"Allo Captain!!! haaaa vas y c'est où ta Marina??? J'suis perdue dans le bush, dans un minibus avec 3 mecs et... haaaa!!! Ha bah non c'est bon je vois la Marina, c'est bon j'suis là. J'arrive. C'est tout bon. A de suite..."

Tapage de bises à mes 3 gais lurons, payage et tipsage en bonne et due forme, maquillage en 2/2 et déodorisage de mes aisselles, enlevage de pull et retroussage de jean's!

J'suis enfin arrivée...

(La suite au prochain épisode...)

 

26 janvier 2013

La descente de fin Janvier...

Tu veux que je te raconte un truc de ouf malade sa mère??!
Je sens que tu en as besoin.

Non parce que je sais ce que c'est, enfin je sais comment tu te sens...
C'est la descente de fin Janvier là... la période un peu nulle où tu ne sais plus trop quoi faire de tes journées, non?
La fin du rush.
La fin de l'adrenaline qui te prenait dès le matin.
La fin du "The place to be".
T'as passé 1 mois à courir de partout, à faire des extras la nuit en plus de ton travail la journée parce que c'était "maintenant où jamais" comme on dit tous ici.
Maintenant qu'il fallait se faire le plus d'argent possible.

C'était "maintenant" où tu t'es retrouvé dans des soirées de dingues à servir du people bling bling, "maintenant" où tu as attendu dans une belle voiture, seul, pendant des heures, un Monsieur très riche qui s'amusait à cette même soirée bling bling.
"Maintenant" que tu as passé tes nuits à garder des mioches dans des chambres d'hôtel à te goinfrer au room service en cherchant partout le code wifi histoire de facebooker pendant que les bébés dormaient.

"Maintenant" que tu as oublié de prendre le temps de respirer, d'aller à la plage, de boire un ti verre avec les copains, de lire, de te laver les cheveux, de profiter d'un coucher de soleil à Shell Beach.
Tu as oublié de téléphoner à ta mère, de skyper tes potes de l'autre côté.
Oublié de vivre un peu, non?

Aujourd'hui tu es blindé certes, mais épuisé.
Tu ramasses le moindre microbe qui passe, tu as les yeux au niveau des pommettes, tu as du mal à sourire, à dormir.
Tu voudrais retrouver ta vie d'avant mais tu n'y arrives pas.
Parce qu'aujourd'hui tu as trop de temps justement, mais plus assez d'energie.

Parce que c'était bon de pas avoir le temps quand tu y penses.
Quand on n'a pas le temps, on n'a même pas le temps de réfléchir.
Et réfléchir ça tu détestes.
Parce que si tu commences à réfléchir tu te demandes ce que tu fais là... tu fais des noeuds dans ta tête. T'es super fort en noeud dans la tête quand ton cerveau est épuisé.
C'est vrai à la fin...
Et si t'avais pas pris les bonnes décisions, si ta place elle était ailleurs finalement.
Parce que d'accord il fait beau, il fait chaud et après?
Chaque jour se suit et se ressemble.
Tu fais le même trajet tous les jours, tu vois les mêmes têtes tous les jours, tu fais les mêmes gestes tous les jours... et tous les soirs tu te couches dans le même lit.
C'est ça la vie?

La vie que tu voulais c'était celle là?
Tu es venu là pour quoi en fait?

Pour changer de vie non? Pour briser le quotidien.

Et 3 mois après t'as pas l'impression d'être retombé les deux tongs dedans justement?

Et moi, si y'a bien un truc qui m'horripile c'est ce p*tain de b*rdel d'enf*iré de quotidien!
J'aime pas. J'y arrive pas.
Enfin j'y arrive hein quand même, mais pas très trop longtemps.
Je l'aime pourtant ce caillou.
J'y suis bien, je m'y sens à ma place. J'ai des amis en or, un bon travail...
Alors c'est quoi mon problème???!
Pourquoi j'arrive pas à rester en place?

J'ai arrêté de chercher des réponses et j'ai décidé d'écouter ce que mes tripes me disaient.

Et là mes tripes elles me disent d'écouter mon coeur.
Et mon coeur il me dit d'écouter ma tête...
Raaah tu l'auras compris c'est le bordel dans mon corps en ce moment.

Mais j'ai trouvé le remède à la "descente de fin Janvier".

Un truc un peu fou je te l'accorde.
Pour être honnête, un truc complètement baisé!!!!

T'es prêt?!

Je viens de me prendre un billet d'avion pour Durban!
Tu sais pas où c'est Durban? Moi non plus!
Enfin je l'ai appris hier... C'est en Afrique du Sud!
C'est bien l'Afrique du Sud, je connais pas.
Et en plus c'est frontalier avec le Swaziland et c'était un de mes rêves d'y aller, tu te souviens?

Me demande pas ce que je vais foutre là bas, j'en sais rien!
Je sais juste que je vais découvrir de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs...
Je vais prendre le temps.
Le temps de me retrouver, le temps d'aimer.

Je décolle jeudi.
Oui oui, jeudi là, celui qui arrive.
Et je rentre la veille de Carnaval.

Euh... j't'ai dis que j'avais une trouille de ouf malade?
Non?

Je tiens juste à te préciser que pour pouvoir faire ce genre de folie "descente de fin janvier" il te faut un passeport valide, des économies et surtout des boss en Or!
Et comme par hasard... j'ai tout ça les gars!!!

Sorry j'dois y aller!
J'ai les valoches à faire, les bisous à distribuer, mon Dinou Chat Fils à câliner...
Dans 6 dodos je décoooooooooolle!!!!!!

A bientôt...
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!

 

 

17 janvier 2013

Vivre ici en étant de là bas...

Quand tu vis sur le caillou depuis un p'tit moment il y a des choses qui te sont devenues hyper normales.
Des petits détails de la vie quotidienne, qui peuvent paraître complètement hallucinants pour celui qui ne vit pas là.
Et c'est vrai quand on y pense, vivre à St Barth te fait faire ou dire des trucs que dans ta vie d'avant tu n'aurai même pas imaginé.

Il y a tout d'abord ta façon de t'habiller.
Quand je suis arrivée il y a 4 ans, je ne portais pas de jupe, pas de short, pas de décolleté.
Non pas par pudeur, ni par complexe... juste parce qu'être habillée en "femme" signifiait pour moi être susceptible de me faire allumer/siffler/insulter, le tout dans la même journée. 
Aujourd'hui je me trimballe à moitié à poil.
Mes robes ne sont pas plus longues que mes T-shirt, mes shorts sont de la même longueur qu'une simple culotte et mes T-shirt eux sont si fins qu'on voit toujours au travers.
Et tu crois que je me fais traiter de sale p*tasse des bananass pour autant?
Même pas. Ici tout le monde s'en fout!
Un cul reste un cul.

Bon après je dis pas, à certaines périodes de l'année j'suis un peu moins dénudée.
C'est quand le thermomètre passe en dessous de 25°.
Et dans ce cas je n'ai aucune gêne à m'exclamer: "Rah bordel ça caille! Vas y comment il fait trop froid sa grand mère!!"
Pour toi qui est en ce moment même dans la grisaille, le froid, la neige... je sais que tu dois me trouver débile, voire tu dois penser que je me la raconte... mais je te jure qu'en dessous de 25° je sors le jean's, la veste, l'echarpe... y'a plus de fesses à l'air qui tienne! C'est l'hiver ici aussi! A 25° certes mais l'hiver quand même...

Une autre phrase que je peux dire et qui, avec du recul, est complètement hallucinante:
"Ha la vache mais t'habites trop loin!!"
En vivant sur 24km² j'ai perdu toute notion de distance... ou comment aller de Gustavia à Grand Fond devient le Paris-Dakar...

En parlant de Gustavia... notre Capitale. La mégalopole en quelque sorte!!!
C'est ouf de se dire qu'on arrive à dire la "ville" en parlant de Gustavia.
En ville?? Non mais les gars y'a qu'une rue dans notre ville!

La ville justement, c'est l'endroit où toi, jeune demoiselle, tu aimes à y faire du shopping, à marcher pendant des heures dans les (en l'occurence "la") rues piétonnes...
Bon bah sache que la jeune demoiselle d'ici, son shopping, elle le fait le cul posé devant son ordi sur des sites style La Redoute, Kiabi...(ouais je sais, les sites tout cheum' mais ce sont les seuls à bien vouloir nous livrer jusqu'ici)
Parce que sinon, euh, avant de pouvoir faire du shopping en "ville", il faudrait que tu puisses dépenser l'équivalent du PNB du Bangladesh pour t'acheter ne serait-ce qu'un pauv' sac à main!
En python le sac à main, je te l'accorde.

A défaut de ne pouvoir dépenser l'argent que je n'ai pas, je préfère m'offrir un verre. Juste un p'tit verre. Le petit apéro de la sortie du boulot, histoire d'oublier que tout ce que moi je vends je ne pourrai jamais l'acheter.
Tu sais ce petit verre qui va en amener un autre, et un aut'... et hakoor uun tiii pou la rouut'!
Résultat on est lundi soir, j'suis sortie du travail à 20h, et je rentre chez moi à 4h30...et j'ai clubbé toute la nightt!
Normal! C'est toujours l'embuscade ici!
Mais c'est pas de notre faute si le rhum coûte limite moins cher qu'un coca!

Du coup, au lieu d'aller me coucher direcc, je vais aller me faire le mythique bain de minuit à Shell Beach. Histoire de décuver et rigoler surtout.
Non mais les gars, on est en plein mois de Janvier et on se baigne à minuit!! hahahaha!!!
Là j'avoue que le rhum aide à se mettre à l'eau... bah oui à minuit l'eau doit être à quoi 22°?! ("Rah la vache c'est carrément l'Océan Arctique à 22°!!")

Le problème avec ces soirées là, c'est que même si aucun de tes acolytes ne t'a géolocalisé, tu peux être sûr que la moitié de l'île saura, dès le lendemain matin, les moindres détails de cette nuit de folie...
C'est ça de vivre sur un caillou. Tout le monde sait tout, sur tout le monde...

Mais ne crois pas qu'on passe notre temps à picoler non plus... bah non hein! On mange aussi.
Et pour manger il faut faire des courses!
Haaaa les courses...au début ça fout la trouille mais après tu t'y fait.
Entre ce qui coûte le double de la métro, ce qui est déjà périmé mais qui coûte quand même le double, en passant par ce que tu ne trouveras jamais dans les rayons... il y a ces petits cadeaux de la vie.
Après plus d'un an de recherche acharnée je viens de retrouver, non sans grande émotion, des yaourts au soja nature!
Hiiiiiiiiiiii j'ai failli me péter un orgasme au rayon frais tellement la vision de ces 4 petits pots m'a remplie de joie!
Parce que je n'ai pas très bien compris pourquoi, du jour au lendemain, ils avaient disparus de la circulation.
Et là après bientôt 3 mois depuis mon retour j'étais en manque grave.
Et à moins de me prendre un billet d'avion je n'avais aucune chance de pouvoir manger mes yaourts au soja nature!!!
Et je surkiffe les yaourts au soja nature, tu l'auras compris... mais pas assez pour dépenser 800 balles pour 4 petits pots!
J'en profite, si celui ou celle qui a décidé de les recommander à Super* me lit, sache que je te bénis!

En vivant ici donc, j'ai appris un nouveau code vestimentaire, j'ai appris à boire plus (toujours avec modéra... on connaît la chanson) mais à manger ce que je trouvais.
J'ai appris à moins gaspiller mon temps parce qu'ici le soleil se couche à 18h toute l'année et à garder mon argent parce que la vie au soleil coûte un prix. 
J'ai appris à ne jamais fermer ma porte à clé, à faire du stop la nuit, à dire bonjour à tout le monde, et à ne plus être anonyme.
J'ai appris à supporter le bzzzz incessant des moustiques, et j'ai compris qu'au bout de quelques mois ils préféraient la chair fraîche à ma peau bronzée.
J'ai appris à m'épiler les guiboles toute l'année et à laisser pousser ma frange.
L'humidité étant source de pousse rapide et de frisotis. Quand je dis ça, je parle de mes poils qui poussent trop vite et de ma frange qui frisait... pas l'inverse.
J'ai appris à voir un film en plein air, sortit depuis déjà des mois en métro, et à découvrir la "chanson de l'été" qu'au mois de Décembre.
J'ai supporté l'idée de payer 1000 balles pour une chambre, et je me suis adaptée à la vie en coloc'.
J'ai compris qu'il ne fallait pas laisser de bouf dehors sans risquer de se faire envahir la cuisine par les fourmis.
Et j'ai dû faire comprendre à Dinou qu'il allait devoir partager sa gamelle avec les copains sauvages, les bernard l'hermite et les fourmis.
J'ai accepté de voir la mer tous les jours à défaut de ne voir la mienne qu'une fois par an. 
J'ai appris à dire la "métro" en parlant du pays et à dire le "caillou" en parlant d'ici.
J'ai compris que mes amis d'ici ne remplaceraient jamais ceux de là bas, mais j'ai oublié où était ici et où était là bas.

Vivre ici n'a jamais été une chance pour moi, mais un choix. J'ai eu le choix de partir mais j'ai décidé de rester.

Parce que mon quotidien est facile je le sais. Bien plus facile qu'ailleurs et ça je l'ai vite compris.
Et aujourd'hui ça m'importe peu de passer pour une dinde à moitié à poil qui se caille à 25°, qui trouve que 7kms c'est le bout du monde et qui passe plus de temps à clubber qu'à dormir...

Mais c'est vrai, qu'avec du recul, je peux dire que mon quotidien est juste complètement hallucinant!
Pourtant je sens que ce n'est qu'une phase de transit ici pour moi.
Je ne suis pas d'ici et ne resterai pas là.
Parce qu'au final le quotidien reste le quotidien et qu'à un moment donné l'envie de bouger va repointer le bout de son nez... en attendant je prends tout ce que le caillou a encore à m'offrir...

J'ai dû oublié un tas d'autres petites remarques, d'autres petites choses qui auraient pu te faire sourire... mais je ne vais quand même pas te raconter toute ma vie nan?
Si? 

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J'aurais voulu être une raconteuz'
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